L'Eglise de Saint-Martin
Cette église fut le noyau du bourg de la paroisse d'Abilly, bourg qui prit vite de l'extension puisque, au 9ème siècle il était le siège d'une viguerie (division administrative) où un magistrat local rendait la justice à des époques déterminées.
Dans la suite, les habitants d'Abilly, en souvenir de l'apostolat de St martin, placèrent l'église sous le vocable du grand apôtre des Gaules. De là, l'appellation de St Martin d'Abilly.
L'église actuelle d'Abilly, pour une part du moins, date de la seconde moitié du 11ème siècle. A cette époque on construisait les splendides églises de Preuilly et de Fontgombault.
On peut supposer, que quelques contre-maîtres maçons se détachèrent des chantiers des ces abbatiales pour diriger la construction des églises de notre vallée de la Claise, toutes de style roman.
Le plan de l'église Saint-Martin d'Abilly est celui de l'antique basilique romaine, à trois nefs terminées par des absidioles s'ouvrant directement sur le transept. Ces absides et le clocher présentent tous les caractères de l'architecture romane du 11ème.
La nef, qui a perdu sa voûte primitive, communique avec les deux collatéraux par des arcades en arc brisé qui retombent au nord sur des piliers octogonaux et au sud sur des piliers carrés. Les chapiteaux cubiques, à tailloir carré, sont ornés de feuillages fantaisistes et de têtes grimaçantes grossièrement sculptés.
Le transept et les absides seuls ont reçu des voûtes. Les nefs couvertes de charpentes d'abord apparentes, ont été plafonnées en planches probablement après le pillage de l'église par les protestants au 16ème. En 1875, M l'abbé Liot fit faire des voûtes en plâtres simulant la pierre. M. l'abbé Bretonneau fit éclairer en 1890 les deux absidioles par des châssis munis de verres de couleur donnant une lumière d'un très heureux effet.
La chaire en pierre, soutenue par un "aigle" aux ailes ouvertes, elle est surmontée d'une couronne de fleurs parmi lesquelles on reconnaît des marguerites, allusion au prénom de la donatrice : Marguerite Orfray, du prieuré de Rives en 1628. Dans le bas-côté méridional, un beau bénitier sculté, fixé à un pilier provient lui aussi de Rives
Près de la chaire en pierre se trouve un grand tableau, représentant la Sainte Famille et St Martin à leur coté.
L'Enfant Jésus tend les bras vers un enfant, accompagné d'un ange. C'est une allégorie : cet enfant représente la paroisse, le berger à droite, le pasteur de cette paroisse.
Sur la place de l'église, nous voyons une table de pierre dite "pierre d'attente des morts"
On y déposait le corps du défunt avant de l'ensevelir.
Au moyen âge, les cimetières entouraient les églises, car on avait soin d'éviter tout ce qui aurait marqué une séparation "définitive".
